Les Nobles

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  • Created on: 25-04-17 17:50

1ère étape : la noblesse, situation de fait

A la fin du 10ème siècle, certains hommes libres sont qualifiés de nobles. Il existe dans la sté des individus reconnus comme l’emportant sur les autres, en dignité. Cette situation de supériorité et le qualificatif de « noble »qui en découle résulte d’éléments assez variables selon les régions :

-          Etre vassal,  Etre propriétaire d’un grand domaine en alleu, Descendre de familles de comtes ou de vicomtes carolingiens (catalogne)

Tous ces nobles ont le même genre de vie qui les distingue des autres : à la tête de terres importantes, ils sont les chefs parmi les hommes libres, individus qui ont la possibilité de mener un genre de vie consacré au commandement et à la guerre. Pour être réputé noble et se maintenir noble il faut : posséder des richesses, cad des terres en quantité suffisante pour que leurs revenus dispenses de travailler. Les autres, ceux qui sont de simples hommes libres vivant en paysans vont être progressivement séparés de la catégorie des hommes libres par excellence, ceux qui demeurent libres car combattent. La qualité de noble est encore très instable car liée au prestige personnel d’un individu ; le prestige personnel et  la qualité de noble peut disparaitre avec la personne. Au 10ème et 11ème dans la société très instable du monde seigneurial, beaucoup de chefs audacieux vont réaliser des ascensions éphémères 

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2nde étape : la noblesse devient un statut hérédit

2 facteurs en faveur de cette évolution ; dans la sté du 1er age féodal, très fortement encadré par les solidarités familiales, la noblesse va être naturellement considérée comme une dignité appartenant à la famille. De plus, les bases matérielles de la puissance de ces nobles sont les fiefs et seigneuries, se transmettent héréditairement aux descendants -> l’hérédité de la noblesse accompagne logiquement l’hérédité des fiefs et l’hérédité de la vassalité.

Les lignages nobles : les nobles se marient entre eux, le noble fait élever ses fils pour qu’ils deviennent des guerriers et des chefs après lui. En France, c’est au cours du 11ème siècle que la qualité de noblesse en vient à s’appliquer à toute une famille. On voit apparaitre ce processus d’hérédité dans la façon dont les hommes se dénomment eux même. Avant le 11ème siècle, les individus sont désignés par leur seul prénom. A la fin du 11ème, la majorité des notables portent désormais un nom de famille, cad le plus souvent un nom de seigneurie. Symbole de séparation entre « ceux qui sont (bien) nés » et les autres

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Lien entre noblesse et chevalerie

Miles, à l’origine désigne un soldat, un militaire, désigne désormais le chevalier, cad le combattant par excellence, les 2 termes chevalier et noble apparaissent comme des synonymes au 10ème siècle. Au 1er temps de la période féodale, le monde des chevaliers est un milieu qui est encore ouvert parce que la situation est très instable et chaque seigneur cherche à multiplier ses hommes d’arme.

Résultat : à cette époque, 10ème 11ème siècle un chevalier peut adouber (cad armer chevalier) un autre homme même si c’est un roturier ou un serf dès lors que c’est un bon combattant. Mais progressivement, la situation va se modifier à mesure que la chevalerie et la noblesse vont avoir tendance à se fermer sur elles-mêmes.

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L’ordre de chevalerie

Un véritable esprit de corps va se développer chez les chevaliers, qui prennent progressivement cse de constituer l’élite de la sté, à laquelle on accède au terme d’une éducation spécifique et appropriée et conformément à un rite spécifique : l’adoubement. Le futur chevalier effectue quelques années d’apprentissage de la vie militaire à la cour du seigneur. A la fin de cet apprentissage, lorsqu’il atteint l’âge adulte (au 13ème siècle : 21 ans en principe) il va être intégré à l’ordre de chevalerie par ce rite d’adoubement : un ancien lui remet ses armes, puis lui administre la collée (coup de poing sur la nuque), démonstration des aptitudes militaires par un simulacre de combat.

A ces rites, l’église va ajouter des cérémonies religieuses : veillée de prière, matin messe avec bénédiction de l’épée, serment du jeune de protéger l’église et les clercs -> volonté de l’église de sacraliser la classe des combattants en lui inspirant un idéal de loyauté, de protection en vue de l’intérêt général.

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Chevalerie et noblesse héréditaire

La qualité de chevalier constitue une dignité personnelle, « tout chevalier est noble mais tout noble n’est pas chevalier ». A l’origine, les descendants de chevaliers peuvent retomber parmi les roturiers mais au cours du 12ème siècle, l’évolution vers l’hérédité de la noblesse va faire que les fils de chevaliers vont conserver l’aptitude à être armés chevaliers même si cet adoubement est ******é. Résultat : à la fin du 12ème siècle, les fils et petits-fils de chevaliers sont désormais réputés nobles même s’ils ne sont pas adoubés. Par ex, Philippe Auguste devra ordonner aux nobles de se faire adouber avant 24 ans et s’ils disposent d’un revenu suffisant. Beaucoup de nobles refusent de se faire adouber car c’est très couteux. Les chevaliers vont apparaitre comme une élite au sein de la noblesse. Les nobles non adoubés effectueront souvent le service militaire comme écuyers.

Symétriquement, l’entrée dans la chevalerie va être progressivement réservée aux nobles. Au 14ème 15ème, le privilège noble sera de se faire adouber quand il le voudra

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Chevalerie et noblesse héréditaire

      B)      L’entrée dans la chevalerie

A partir du 12ème, la noblesse se ferme « aux hommes nouveaux » (homme qui n’est pas né dans le groupe des nobles), la chevalerie va être réservée en fait puis en droit aux fils de nobles et symétriquement adouber un roturier sera progressivement réservé au 13ème siècle au seul roi ; désormais, il sera interdit d’adouber un vilain (paysan) sans autorisation du roi. Jusqu’au 15ème siècle, quelques grands seigneurs continueront à créer des chevaliers.  

      C)      Le mariage

Mariage = noblesse pour la femme

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Chevalerie et noblesse héréditaire

      D)    L’acquisition de fiefs

Etre accepté comme vassal par un seigneur c’est être intégré automatiquement au gp des nobles en raison des vertus militaires que suppose la situation de vassal. Jusqu’à la fin du 12ème, les roturiers peuvent recevoir des fiefs donc accomplir le service militaire noble, si le seigneur accepte leur hommage. Problème : à partir du 13ème siècle, les aliénations de fief se multiplient, les achats de fiefs par des roturiers enrichis deviennent de + en + courants. Les villages de gentilshommes redoutent cette intrusion massive des roturiers dans leur ordre, en effet tant que les guerres privées ont été nombreuses et donc le service militaire lourd et dangereux…

Or au 13ème siècle, le poids du service s’atténue considérablement et donc l’obstacle à l’achat que constituait ce service devient moins rebutant. On va s’acheminer vers une solution juridique qui va dissocier noblesse et acquisition de fiefs

En 1268, sous Louis 4  un arrêt de la cour du roi refuse la qualité de nobles à 2 roturiers qui ont acheté des fiefs

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Chevalerie et noblesse héréditaire

En 1275, une ordonnance royale qui généralise le principe, désormais les acquisitions de « nouveaux fiefs » par des roturiers restent possibles sous réserve du paiement au roi d’un droit de « franc fief ». Les roturiers possédant fiefs ne seront plus nobles, ordonnance marque le déclin des principes fondamentaux de la féodalité, en effet aux yeux du roi le service militaire des vassaux a moins d’importance que la taxe des roturiers. Par cette ordonnance, le roi se réserve le droit de contrôler les voies d’accès à la noblesse. A partir du 14ème siècle, l’anoblissement cad l’accès d’un roturier à la noblesse, n’aura plus lieu en principe que de 2 façons :

-          Concession personnelle par le roi

-          Attribution de fonction anoblissante auprès du roi 

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L’état de noblesse

Le droit des nobles

1.       Les privilèges militaires

A partir du 13ème siècle, seuls les nobles peuvent participer aux guerres privées, les seuls à pouvoir porter les armes en tout temps et en tout lieu. Louis 9 a essayé de subordonner le port d’arme à l’autorisation royale. Les chevaliers qui ont été adoubés ont le privilège de porter des éperons d’or, ceux qui ne le sont pas portent des éperons d’argent. L’usage des armoiries : apparaissent au 12ème siècle, simples emblèmes indispensables pour reconnaitre les combattants sous leurs équipements.

Droit aux armoiries va se développer et va être très minutieusement développé dans la codification. Seuls les nobles porteront des armoiries timbrées.

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L'etat de noblesse

2.       Les privilèges fiscaux

Très profitables mais très critiqués dès la fin du moyen âge. Le noble expose sa vie pour défendre la communauté « il paie l’impôt du sang », résultat : ne paie pas les contributions qui sont dues par les roturiers au seigneur et au roi, notamment le noble est exempté de la taille. Dans le midi, distinction entre taille personnelle et taille réelle. Le noble et sa famille et souvent ses serviteurs sont exemptés de taxes indirectes, de droits de péage sur les biens à condition que ces biens soient destinés à la consommation.

3.       Les privilèges judiciaires

Résultat du respect dû à la dignité noble. Le noble est jugé par des nobles et devant les tribunaux du roi. Le noble se présente directement devant les juges supérieurs (baillis, sénéchaux). Ils ont plusieurs privilèges en matière de procédure :  Le noble doit être ajourné à comparaitre par 2 nobles. Le noble dispose d’un délai de 15 jours pour comparaitre. Le roturier peut être convoqué le matin pour l’après-midi. En matière de la peine de mort, fin du moyen âge l’exécution se fait de façon moins humiliante que pour le roturier, noble est décapité tandis que le roturier est généralement pendu. Les amendes que paie le noble sont plus lourdes que celles que paie le roturier, parfois doublées pour la même infraction 

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L'etat de noblesse

4.       Les privilèges de droit privé

Droit privé des nobles qui s’est constitué au 13ème siècle, à partir des règles destinées à assurer la permanence du patrimoine, donc de la dignité, de la puissance de la famille : ainesse, masculinité, garde noble.

La majorité des nobles est fixée à 20 ans révolus, majorité pour les roturiers : 15 ans pour les garçons, 12 ans pour les filles.

Le noble, quand il a été armé chevalier peut avoir un sceau avec lequel il donne valeur authentique aux actes -> accroit la cohésion en renforçant le sentiment d’appartenir à une catégorie très distincte des autres. 

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Le comportement noble

« Noblesse oblige », le noble doit vivre noblement, cad se comporter à tout moment selon des principes psychologiques, conformément à une position sociable spécifique.

1.       Activités nobles : le métier des armes

Fonction exercée dans les armées du roi. Le noble c’est aussi celui qui commande, soit parce qu’il gouverne sa seigneurie, soit parce qu’il accomplit pour son seigneur ou pour le roi des fonctions administratives ou judiciaires. Ces nobles seront nombreux parmi les agents moyens et supérieurs de la monarchie. Le noble doit occuper son temps libre à des occupations qui sont en lien à la guerre (chasse). + Le tournoi.

2.       Le noble doit vivre selon l’idéal de la chevalerie

Qu’il a promis de respecter lors de son adoubement. Honneur, loyauté, courage (mépris de la mort), fidélité à ses compagnons et à son seigneur, obéissance, protection des faibles, éducation raffinée, élégance du comportement. Idéal va avoir tendance à dégénérer vers des formes exagérées : goût des actions d’éclat inutiles. Mépris du réalisme, la dureté via à vis des autres, notamment des roturiers : dès le moyen âge, ce sentiment de supériorité vis-à-vis des roturiers sera d’autant plus affecté qu’il sera moins justifié par les services et par la puissance.

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Le comportement noble

1.       Le noble doit être généreux

L’argent ne doit jamais être un but pour lui, mais un moyen : de secourir son prochain, de soutenir sa dignité

-          Idéal chrétien d’indifférence aux biens de ce monde

-          Habitude du guerrier de jouir de l’instant présent sans économiser pour un futur incertain

-          Vanité d’affirmer sa supériorité en dépensant, à profusion

A partir du 14ème siècle, le noble se distingue par ses dépenses du bourgeois. Habitudes de luxes se rencontrent surtout à la fin du moyen âge et dans les cours princières, habitudes qui contrastent avec les vies plus standards du 12ème – 13ème siècle. CCL : un élément constant dans la noblesse française : l’idée que gagner sa vie par son w est réservée aux roturiers. nOtion de vie noble si fortement ressentie que dans son ensemble, cette noblesse française répugne à se mêler d’opérations commerciales (Italie, Angleterre). Dans le midi, le type du noble très particulier et très fréquent jusqu’au 15ème siècle se livre au commerce -> « nobles bourgeois » . a la fin du moyen âge Celui qui accomplit un acte indigne de sa qualité, il déroge et mérite donc d’être privé de son statut privilégié 

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