Les étapes de l’établissement du système féodo-seigneurial

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  • Created on: 09-03-17 17:46

Première phase-la dislocation du royaume en grands

L’affermissement des grands fiefs de principautéest réalisédès la seconde moitiédu IXe siècle, c’est dûau pouvoir carolingien qui fléchit très rapidement.

Charlemagne tenait bien en main les comtes et les ducs, mais dès le règne de son fils Louis le Pieux apparait l’aspiration des grands fonctionnaires vers l’inamovibilité, exemple en 843 Charles le Chauve doit promettre aux grands personnages de son royaume de ne jamais destituer un comte sans jugement de la plèbe générale = assemblée dans laquelle le rôle essentiel est tenu par les grands personnages cad sans jugements des pairs du comte en question. Le roi est désormais hors d’état de se débarrasser d’un comte même s’il peut faire valoir contre lui les griefs les plus sérieux. 

Ayant obtenu cette inamovibilité, les comtes vont s’efforcer de rendre leur fonction héréditaire. Dès le règne de Charles le Chauve il paraît équitable que le fils reçoive le pagus, le comtéde son père, cette conception est attestépar le capitulaire de Quierzy de 877.

La pratique de l’association du fils aux fonctions paternelles va aider au développement de l’hérédité, et àla fin du 9e siècle, il est courant que le père, de son vivant, fasse investir son fils dans la survivance du comté. 

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Première phase contenu

Au début du 10e siècle, les fonctions de Duc et de comte sont devenues héréditaires, soit par concession expresse du pouvoir royal, soit par coutume. Cette mainmise sur la fonction s’accompagne de toute une série de transformations de l’institution elle-même. Les biens qui constituaient la dotation du comte ou du duc, qui était des domaines publics, sont intégrés dans le patrimoine de la famille et vont être transmis de père en fils avec la fonction. Les ducs et les comtes finissent par appeler leurs fonctions « l’honneur », comme un patrimoine privé, et donc ils lèvent àleur profit les redevances, les amendes qu’ils levaient autrefois au profit du Roi. Ils se font rendre àeux-mêmes le serment de fidélité. Le caractère initial de fonction publique exercée par délégation de l’autoritéroyale est perdu de vue. Ces comtes et ces ducs restent malgrétout les vassaux du roi, donc ses fidèles, mais les liens de fidélitése distendent.

Ces multiples comtés vont connaitre des sorts diverses, variables. Certains qui correspondent àun « pays »(zone, régions) clause avec des limites assez précises (par exemple le comtéde Foix), ceux-là restent autonomes et isolés, sous l’autoritéd’une seule famille. D’autres comtés vont être regroupés sous l’autoritéd’un seul chef donc d’une seule famille, qui constitue une principautéterritoriale : c’est tout une série de comtés regroupés en un seul comté (Par exemple, le comtéde Toulouse). Ces grands chefs sont qualifiés « princeps » (ou “principes”au pluriel) = prince et ils possèdent au 10-11e siècle une force et un prestige égaux mais souvent supérieur àcelui du roi.

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L'évolution à l'intérieur des grandes principautés

Les agents publics inférieurs au comte vont àleur tour tenter d'établir leur autonomie et l'héréditéde leur fonction. Ce mouvement se produit au cours du 10°s et au début du 11°s avec des résultats très variables selon les régions. Dans certaines principauté, le comte ou le duc parvient àrester le véritable maître. Résultat, il conserve l'autoritéjudiciaire suprême dans sa principautéet les prérogatives de souverainetéqu'il a usurpées au détriment du pouvoir royal. Il parvient àmaintenir ses vassaux et ses arrières vassaux dans un état de subordination.

Dans d'autres principautés, beaucoup plus nombreuses, cette autoritédu prince va être affaiblie parce que les puissants locaux comme les vicomtes pratiquent àleur échelon une politique d'autonomie vis àvis du comte ou du duc.

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Château et châtelains

Au dessous des niveaux de comtes et vicomtes, le morcellement en seigneuries continue. La construction de très nombreuses forteresses surtout aux 11°et 12°s est le résultat de la situation d'insécurité. La multiplication de ces forteresses va contribuer àun développement d'un type de seigneuries : les fiefs de châtelains ou châtelleries. Dès l'époque franque il existe des bourgs fortifiés et des grands domaines fortifiés. Aux 9°et 10°s, d'autres fortifications se sont construites pour résister aux invasions normandes et musulmanes. A partir de la fin du 10°s, ces forteresses se multiplient àla faveur des guerres entre les grands personnages du royaume. Guerres qui deviennent de plus en plus fréquentes au fur et àmesure que le pouvoir royal décline. Durant cette période de quasi anarchie, le château constitue un élément majeur de puissance. Il devient un centre de protection oùles paysans du coin pourront se réfugier. C'est aussi un centre de résistance parce qu'il y a des attaques de forteresses. Ces forteresses deviennent un élément central du paysage. Ce sont aussi des centres de regroupements humains. Àl'époque carolingienne, le droit d’élever des fortifications était un monopole du Roi par délégation au comte. Ce droit va faire, comme les autres droits régaliens, l'objet d'usurpation de la part des grands personnages. Les ducs et les comtes devenus indépendants multiplient les forteresses aux frontières des principautés, sur les axes de communication. Àla fois pour se défendre contre les voisins et contre les invasions, ou pour établir plus fermement leur autoritésur la région. 

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Château et châtelains contenu

Le statut juridique du châtelain àl'origine n'est que l'agent subordonnédu comte (c'est le comte qui le nomme) et la garnison reste sous l'autoritédu comte. Le châtelain doit rendre la forteresse àla demande du comte ou du vicomte. La tendance de l'héréditéde la fonction va se manifester au profit de châtelains. Ces châtelains ont reçu àtitre de rétribution les terres se trouvant autour du château plus ou moins étendues oùdes paysans qui y vivent vont verser des redevances.

Ces terres et la fonction de châtelain vont être désormais considérées comme un « honneur »indivisible tenu àtitre de fief héréditaire. De leur côté, beaucoup de grands propriétaires laïques ou même ecclésiastiques construisent des forteresses pour défendre leur domaine, soit avec l'autorisation du comte, soit de leur propre autorité. Si le comte n'est pas assez fort pour obtenir la destruction de la forteresse et maintenir le principe qu'il ne peut y avoir de château sans son aveu, l'usurpation réussit et le constructeur du château devient de fait le maître de la zone contrôlée par la garnison. Le châtelain acquiert le droit de ban et exerce le pouvoir de justice donc la châtellenie devient une seigneurie. 

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